Âge : Autour de 4 ans
La question est tombée comme un couperet. Soufflée, vous n’avez su que répondre, vous craigniez de l’inquiéter. Une réaction bien légitime, qui pourtant risque de faire peur à votre enfant. « Aux alentours de 4 ans, nous prenons conscience que la vie n’est pas si simple, affirme Isabelle Filliozat, alors qu’auparavant, nous nous sentions protégés par les parents. Cela crée une crainte qu’il faut éviter de transformer en peur en éludant l’interrogation. Ces questions sont naturelles et font partie du développement normal d’un enfant. »
Pour le rassurer : « Souvent, les parents cherchent à apporter une réponse. Privilégiez plutôt les questions pour comprendre son inquiétude. L’objectif est de permettre à votre enfant de s’exprimer, de mettre des mots sur un concept très abstrait. Vous pouvez lui demander : « Qu’est-ce que la mort, pour toi ? Qu’est-ce qui te fait le plus peur quand tu penses au fait que je pourrais mourir ? » En réfléchissant, l’enfant active des zones de son cerveau qui ne sont plus liées à la peur. De plus, ce n’est qu’en écoutant ce qu’il veut nous dire que nous pouvons pénétrer son cœur ! »
« J’ai peur de partir en colo »
Âge : 5-12 ans
Quand vous l’avez inscrit, il était tout content de partir à la mer avec d’autres enfants de son âge. C’est vrai que parfois, entouré d’adultes, il s’ennuie un peu en vacances. Mais depuis quelques jours et l’approche du départ, il a peur de quitter la maison. « C’est une anxiété plus qu’une peur, corrige Isabelle Filliozat. Elle est saine. C’est ce qui nous permet à tous, même adultes, de nous préparer à quelque chose ». L’enfant imagine tout ce qui risque de se passer. Le bus peut tomber en panne, il peut ne pas parvenir à dormir, se retrouver tout seul. Ces scénarios l’angoissent beaucoup.
Pour le rassurer : « Lui dire que tout va bien se passer est inutile. Dans ce cas, le jeu du « et si » est souvent magique, car il permet d’accompagner son anxiété. Par exemple : il a peur de se blesser. Vous pouvez commencer à lui poser les questions suivantes et lui demander d’y répondre :
-Et si tu te cassais la jambe ?
-J’irais à l’hôpital
-Et si tu allais à l’hôpital ?
-On me soignerait…
Et ainsi de suite. Souvent, la discussion se termine dans un éclat de rire car une situation ubuesque se présente. Si l’angoisse persiste, vous pouvez conclure le jeu en lui demandant : “Et si ce qui t’inquiète n’arrivait pas ? Et si ça se passait bien ?” C’est un moyen pour l’enfant de comprendre qu’il doit prendre le risque de ces “dangers” pour passer de beaux moments. »